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Music addicts - critiques de concert
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8 avril 2009

Bénabar - Arena de Genève

Concert attendu ce soir à l'Arena. Je vais voir Bénabar, pour la troisième fois. Je me souviens du personnage, en 2004, au Forum Meyrin, alors qu’il était encore quasiment inconnu. Aujourd’hui, il paraît qu’on joue à guichets fermés. Et effectivement, on se mêle à une foule dense en tentant (avec succès, bien sûr!) de se rapprocher de la scène. Les lumières s’éteignent…

L'artiste : Bénabar, 40 ans, est un auteur de chansons populaires, en français, souvent humoristiques, et décrivant des faits de la vie quotidienne, des traits de la société et certaines étapes de la vie. C'est un des chanteurs français les plus en vogue, et ces prestations sont connues pour tenir autant du concert live que du one-man-show...

b_nabar

La soirée : Tout commence par une première partie…surprenante ! Charlotte Marin, une blondinette fofolle en robe rouge pétant, montée sur talons hauts, nous chante les déboires de la vie de femme… Tellement vrai ! Les textes sont drôles, les airs entraînants, et le personnage plus qu’attachant. On est surpris en bien (tudieu) ! Elle quitte la scène en remerciant Bénabar d’avoir accepté « d’assurer sa deuxième partie ». Certes !
Lorsque les lumières se rallument sur scène, un moment plus tard, celle-ci a bien changé. Une quantité impressionnante d’instruments divers sont répartis partout, et une sorte d’immense estrade crée plusieurs étages scéniques… Et effectivement, ils arrivent en nombre. Neuf musiciens plus notre chanteur préféré ! Dans un costume bleu électrique, il salue la foule d’un « Bonsoir Genève ! ». Et c’est parti.
Deux heures de pur bonheur. Il y a les chansons bien sûr, déjà drôles, touchantes, émouvantes. Mais il y a aussi le jeu scénique des musiciens qui ne cessent de changer de place, d’esquisser des pas de danse. Il y a Bénabar lui-même qui témoigne d’une énergie folle, courant partout. Et enfin, il y a la mise en scène ! On le sent proche du public, il fait des blagues pas drôles… Il nous assure qu’il nous aime, nous le public suisse. D’ailleurs il prend notre défense quand ses collègues nous critiquent. Même que ça ne lui arrive pas souvent de dire comme ça du bien des gens, n’est-ce pas les mecs ? C’est là qu’une femme dans le public lui hurle que c’est pas vrai, qu’elle était à Lyon et qu’il disait la même chose. Il ne se laisse pas démonter, nie farouchement. D’ailleurs, Lyon, il ne voit même pas où c’est. Il ne tourne qu’en Suisse lui ! Infréquentable le bonhomme ? C’est bien possible. Mais il l’assume...

Dans les moments forts, il faut citer La Berceuse : fabuleux... Les musiciens groupés sur les marches forment un chœur, et ils nous font la chanson a capella (pom pom pom...). Grand moment lorsque Bénabar essaye d’hypnotiser le public « Tu n’entends plus que le son de ma voix. A trois, tu vas dormir… ». Il n’arrive pas à garder son sérieux et la foule ne l’aide pas. Nous pleurons déjà de rire lorsque, sur le dernier vers « Pour me faire pardonner, je vais te jouer un peu de trompette », les musiciens hurlent, épouvantés « NON !!! ». Le noir se fait sur scène, et quand les lumières se rallument quelques secondes plus tard, nos joyeux lurons ont pris la pose sur scène, genre arrêt sur image, tournés vers Bénabar d’un air épouvanté alors que celui-ci les boude. La voix off du chanteur résonne : « C’est à ce moment-là que Bénabar se demanda si ces musiciens l’appréciaient vraiment à sa juste valeur…». Sur un bruit d’appareil photo, les lumières se ré-éteignent et se rallument. Ils ont changé de pose, et font maintenant des doigts d’honneur au chanteur. « Il lui sembla même que son autorité au sein du groupe était remise en question », continue la voix off. Et d’enchaîner comme ça à propos des répétitions et de la tournée. Le public est hilare. C’est juste énorme !
Un peu plus tard, alors qu’il joue une chanson « triste », une femme dans le public se met à le siffler et à pousser des cris stridents. Le public suit et Bénabar a de la peine à se ravoir. « C’est bien la peine de se casser le cul à écrire des chansons tristes ! Je vais plus prendre votre défense si vous continuez comme ça… ».

Mais le plus beau reste la chanson du « Pas du tout ». Le principe est simple, à la fin de chaque vers, on doit chanter « pas du tout ». Ce qui donne des dialogues du genre

« je peux vraiment être fier, ma chanson elle est super »
« pas du tout… »
« elle est belle et bien pensée, tout le monde va l’adorer »
« PAS DU TOUT !!! ».

Ils ont tellement l’air de s’amuser sur scène, ils nous le communiquent tellement… On rit, simplement, d’un bout à l’autre de la soirée. Lorsqu’il nous quitte, après plus de deux heures de concert, j’ai le sourire aux lèvres. C’était un concert, c’était un spectacle, un show, une comédie… C’était du bonheur. Il a bien évolué le petit bonhomme – et ça fait plaisir. Ce soir, on nous l’a prouvé : la chanson française se porte bien.

On a aimé : l'aternance d'anciens et de nouveaux morceaux, aux textes toujours aussi travaillés et à l'humour toujours aussi ravageur... Le jeu scénique bien ficelé, la complicité entre les musiciens. Le ton constamment décalé. Son costume bleu pétant !

On a regretté : c'est presque une boutade, mais la mémoire de Bénabar ne s’améliore pas. A Meyrin il avait déjà dû s’excuser d’un « oubli intempestif de paroles », et il nous refait le coup ce soir, zappant une fois ou deux un couplet. En même temps, étant donné la quantité de texte qu’il doit emmagasiner, on lui pardonne !

Note sur 20 : 19

by Tiny

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