AaRON - Zénith Strasbourg

Escapade d'un week-end à Strasbourg, l'occasion de suivre deux jours du Festival Artefacts. Un vendredi orienté rock et électro, un samedi purement français. Et notamment, AaRON...

L'artiste : Duo pop mélancolique français, AaRON est formé par Olivier Coursier et Simon Buret. Révélé par le titre "U-turn Lili", qui intègre la bande-son du film "Je vais bien ne t'en fais pas", le groupe sort son 1er album en 2007 : Artificial Animals Riding on Neverland, soit un acronyme de "AaRON"... Univers doux et mélancolique porté par la voix rauque de Simon et le piano d'Olivier...

La soirée : On devrait plutôt dire "l'après-midi !". Il n'est en effet que 17h lorsque les deux compères arrivent sur scène. Mais le parterre du Zénith est déjà bien rempli, et pourtant, il y a de l'espace ! 12'000 places : c'est la capacité maximale de la salle, inaugurée tout récemment. Un mot d'ailleurs sur cette construction, absolument magnifique. Quand on arrive de loin, on ne peut pas louper le bâtiment. Un gros cylindre, orange, posé au milieu de rien ! De près, on est conquis par l'architecture du truc : c'est une immense toile orange qui recouvre l'armature. Une grande galerie tourne autour de la salle interne. Et la nuit, la structure s'illumine de petites lumières et se découpe dans l'obscurité... L'ensemble donne une impression d'espace, de lumière...et d'orange ! Une couleur qui se remarque et qui fait parler, puisque Simon Buret lui-même nous déclarer, en ouverture du concert, sa joie de nous retrouver..."dans ce gros truc orange" !

AaRON est donc là, on peut commencer... Concert de folie, qui change beaucoup du CD. L'arrangement musical est différent, d'une part. Une violoncelliste accompagne Olivier, au piano. Mais surtout, il y a Simon. Complètement déjanté, celui-ci est partout. Il saute, court, danse et tourbillonne sur scène. Il dégage une énergie folle, et fait redécouvrir ses morceaux, sous un aspect plus énergique, plus entraînant. Il communique beaucoup avec le public, remercie, blague... AaRON en live, ça n'a rien à voir avec le CD. C'est une énergie positive qui se propage et s'amplifie. Un moment de communion et de partage d'une intensité qu'on atteint rarement dans un concert. A un moment ou deux, ma gorge se sert, je me sens au bord des larmes, tellement c'est beau, tellement c'est fort !

Angel Dust est particulièrement émouvante. La faute au violoncelle. Simon, immobile pour une fois, chante ses adieux à une jeune droguée, qui ne croyait qu'en un seul ange : l'angel dust... U-Turn est un des moments incontournables, évidemment. Elle est presque entièrement chantée par le public seul, et Simon ému nous confie : "Ecrire un texte, c'est une chose. L'entendre de la bouche d'autres personnes...c'est une émotion. Merci...". Dans les moments plus rythmés, on peut citer Blow, où Simon nous exhorte : "Faites du bordel !", ou encore Little Love, sur laquelle ils closent le concert. Dans un éclairage stroboscopique, alors qu'Olivier se déchaîne au piano, la violoncelliste lâche son instrument pour danser sur le devant de la scène, ses longs cheveux et sa robe noire tourbillonnant autour d'elle. Et Simon de conclure : Don't care what people say, I'm dreaming louder every day...

Je crois que je ne suis jamais vraiment sortie de cette salle. Il y a eu une émotion, une passion, qui me retiennent là-bas. J'y suis encore souvent en pensée. AaRON a quelque chose à donner, à partager. Et quand ils le font, qu'est-ce que c'est bon...

On a aimé : l'univers musical assez particulier du groupe. La possibilité de le redécouvrir interprété d'une autre manière, en live. L'énergie et la générosité de Simon. Son exubérance.

On a regretté : que ce soit si court ! Vivement le prochain album...

Note sur 20 : 20 !

by Tiny